Le retour à une vie constitutionnelle au début des années 1990 a libéralisé le secteur des médias. Les Hauts-Bassins disposent des médias de presse écrite, web et audiovisuels (publics et privés). Leur répartition géographique sur le territoire est déséquilibrée. Ils sont concentrés à Bobo-Dioulasso.
Des vingt (20) stations de radio de la région, dix-sept (17) sont dans la Province du Houet dont quinze (15) à Bobo. On en compte deux (02) dans la province du Kénédougou et une (01) dans la Province du Tuy.
Le nombre élevé de stations de radio s’explique par le fait que ce média soit le mieux adapté aux réalités socio-économiques des habitants. En plus du fait que le poste radio soit relativement plus accessible en termes de coût, ce média émet en plusieurs langues et s’adresse aux publics dans leur langue maternelle. Il donne plus facilement la parole aux populations et leur permet de s’entendre parler de leurs préoccupations, leurs joies et leurs peines.
Cependant, les radios peinent à faire face aux charges de fonctionnement (location des locaux, l’électricité, les charges salariales, le transport) du fait de la faiblesse du nombre d’annonceurs. Les aides apportées par l’État sont très faibles face à leurs besoins. Les nouveaux usages et la production de nouveaux contenus comme les podcasts sont encore méconnus.
Quant à la presse écrite, des sept (07) titres à parution régulière, seul un (01) paraît à Orodara dans le Kénédougou. La presse écrite, plus facile à mettre en place a connu une véritable explosion de titres au début de la libéralisation de l’espace médiatique. Mais le lectorat réduit dû au taux élevé d’analphabétisme, la faiblesse du pouvoir d’achat des populations, l’insuffisance d’annonceurs ainsi que le de culture de la lecture des populations limitent la chance de survie de ces médias. Très peu de titres sont pérennes et paraissent régulièrement
En ce qui concerne la télévision, seulement quatre (04) stations de tv émettent dans la région (RTB2, SMTV et Muslim Télévision Ahmadiyya (MTVA)). La seule web radio et le premier site web d’information générale de la région sont à Bobo-Dioulasso.
La RTB2, antenne régionale de la télévision publique, ne produit pas beaucoup de contenus régionaux parce qu’elle émet très souvent en synchronisation avec la chaîne mère. SMTV rencontre des difficultés dues à la faiblesse de ses ressources humaines, financières, matérielles et techniques. Elle ne peut pas produire de contenus suffisants ou acheter des programmes étrangers.
Le reste de l’espace télévisuel est occupé par les chaînes nationales émettant de Ouagadougou ou des chaînes étrangères cryptées en majorité. Même avec le passage à la Télévision Numérique Terrestre (TNT), les populations qui peuvent se payer un poste téléviseur se donnent les moyens de se doter d’une antenne parabolique. De nombreux téléspectateurs sont ainsi exclusivement tournés vers des programmes étrangers.
De façon générale, les médias de la région utilisent très peu l’Internet et les réseaux sociaux. Cela pourrait pourtant leur donner plus de visibilité ainsi qu’à leurs productions. Leur présence sur le Web peut apporter de nouveaux lecteurs, auditeurs et téléspectateurs et diversifier ainsi leur public avec la possibilité de se faire de nouveaux revenus. Aussi, le numérique offre la possibilité à chaque média d’être radio, presse écrite et télévision à la fois. Il permet aux médias de produire des contenus à vendre indépendamment de leurs programmations traditionnelles.