Arrivé avec l’administration coloniale, le cinéma a été géré par la société française Comacico jusqu’en 1969 où les salles furent nationalisées. Le Ciné Éden devint Ciné Houet, le Ciné Rex prend le nom de Ciné Sya et le Ciné Rio, celui Ciné Guimbi. Les salles Ciné Sanyon, et Saint-Etienne à Bobo et Ciné Faso Kadi à Orodara furent créés ultérieurement.  Suite à la mauvaise gestion de ces salles, et à la démocratisation de l’accès au poste téléviseur et au DVD, il ne reste plus dans les années 2020 que la Maison de la Culture et l’Institut Français de Bobo qui projettent des films. S’y ajoutera le nouveau Ciné Guimbi, un grand projet toujours en cours de réalisation.

Drissa TOURE

Pourtant des réalisateurs de talent et d’expérience comme Drissa Touré, Dani Kouyaté, Stanislas Soré et Berni Goldblat, s’organisent et maintiennent la flamme à travers des formation. Ils continuent de produire des films. La vague des séries télévisuelles actuellement en vogue en Afrique francophone est partie de Bobo-Dioulasso avec « le Royaume d’Abou » et « les Bobo Dioufs ».

Des productions portées par des nationaux et des étrangers sont tournées à Bobo-Dioulasso ou dans sa région qui constitue un décor naturel très apprécié. Néanmoins, leur sortie en salle à Bobo Dioulasso est rare. 

Ciné Sagnon

En attendant l’ouverture du Ciné Guimbi, l’association éponyme organise des activités de sensibilisation et d’éducation des jeunes à l’image. L’association Cinéma Numérique Ambulant (CNA) basée à Ouagadougou intervient aussi à Bobo-Dioulasso par des films diffusés en plein air. S’ajoute également, l’association Cinomade qui réalise et diffuse des films documentaires, de fiction, et d’animation ainsi que des clips vidéo. Elle initie aussi des formations des jeunes aux différents métiers du cinéma.

Pour les infrastructures, seuls la Maison de la culture et l’Institut Français diffusent des films. La salle Faso Kadi construite à Orodara sous la Révolution est vétuste et n’a plus aucun équipement. Le Ciné Sanyon est désormais un bien de la CNSS qui n’a pas de personnel connaissant le fonctionnement d’une salle de ciné. Un collectif d’artistes avait loué cette salle à sept cent mille FCFA mensuel et a vite fait faillite. La salle est à l’abandon, dans un état de dégradation avancé.

Salle du Ciné Guimbi avant les travaux de réfection

Comme les autres filières, le faible usage du numérique dans la création et la diffusion des œuvres se pose au cinéma aussi.