La lecture publique dans la région des Hauts Bassins est à l’image de celle du pays. Sa structuration se fait essentiellement avec l’aide de la coopération française et celle de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Ce sont les actions conjuguées de ces deux acteurs majeurs qui ont amené certaines communes à s’engager dans la promotion de la lecture publique.

Bibliothèque de l’Institut Français de Bobo-Dioulasso

L’instance publique de référence créée en 2006 par l’Etat burkinabè, c’est-à-dire le Centre national de lecture et d’animation culturelle (CENALAC), travaille en étroite collaboration avec ses partenaires que sont la Coopération française et l’OIF pour harmoniser les efforts en faveur de la lecture publique.  Le CENALAC est reparti en réseaux. La région des Hauts Bassins relève du réseau de l’Ouest (Boucle du Mouhoun, Hauts-Bassins, Cascades et Sud-Ouest) qui compte huit (08) Centres de lecture publique et d’animation culturelle (CELPAC). Les deux CELPAC des Hauts-Bassins sont dans la Commune de Bobo-Dioulasso. Il est prévu l’ouverture de deux (02) nouveaux CELPAC en janvier 2021, dont un à Orodara et un à Houndé.

Ouverture de la Biennale de la littérature d’Afrique Noire à Bobo-Dioulasso

De façon générale, les bibliothèques sont créées et gérées par des acteurs privés, lycées ou ONG. Le coût des ouvrages, les difficultés pour les acheminer au Burkina Faso conjugués au taux élevé d’illettrisme ne fait pas de la bibliothèque une activité attrayante. Cela rend nécessaire la prise en charge de la question par les structures publiques dont les collectivités locales qui ont désormais compétences d’agir en matière d’accès universel à la culture. Les promoteurs de la lecture publique font face à de nombreuses difficultés dont la disponibilité d’ouvrages pour constituer des fonds documentaire de qualité adaptés aux attentes des lecteurs, la formation d’un personnel compétent, l’accès à un matériel adéquat de conservation et d’entretien…

Il faut cependant signaler qu’en plus des lieux offerts par les acteurs privés, certains événements tels la Biennale des Littératures Francophones d’Afrique Noire et les activités littéraires de la Semaine nationale de la culture (SNC) permettent à la population, surtout à sa frange jeune, composée en majorité d’élèves et étudiants, de vivre de grands moments de sensibilisation à la lecture.

Dédicace du livre de l’Archevêque Emérite Monseigneur Anselme Titianma SANON (Photos/NACANABO)

Dans le Houet

Province abritant le chef-lieu de la région, le Houet est plus doté en lieux dédiés à la lecture publique que les deux autres. Bobo-Dioulasso compte plusieurs universités et grandes écoles. Elle abrite également l’essentiel de l’administration régionale, de nombreux établissements scolaires, des entreprises publiques et privées, etc. Mais il n’existe pratiquement pas de bibliothèques spécialisées dédiées à certains corps de métiers spécifiques pour servir la formation continue.

Il existe plusieurs types d’acteurs dans le domaine des bibliothèques:

  • Les deux CELPAC de Bobo-Dioulasso (Arrondissement de Dafra et Arrondissement de Konsa) ;
  • Les bibliothèques universitaires (Universités Nazi Boni, Université Aube Nouvelle, Université Saint Thomas D’Aquins, …) ;
  • La bibliothèque du Centre International de Recherche-Développement sur l’Elevage en zone Subhumide (CIRDES) ;
  • La bibliothèque de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) ;
  • La bibliothèque de l’association Biblio’Brousse ;
  • La médiathèque de l’Institut Français de Bobo-Dioulasso ;
  • La bibliothèque du Centre d’études économiques et sociales d’Afrique Occidentale  (CESAO) ;
  • La bibliothèque de l’Ecole privée de formation des enseignants du primaire (EPFEP-SAVANUS) ;
  • La bibliothèque du Centre d’étude Badenya au secteur 25 ;
  • Les Bibliothèque des principaux lycées de la ville de Bobo-Dioulasso (LMB, LOC, LPGO, CTG, CSMT…) ;
  • La bibliothèque du Collège Privé Moderne de Toussiana ;
  • La Commune rurale de Bama porte un ambitieux projet de Bibliothèque multimédia.

Dans le Tuy

Les Amis des bibliothèques des villages africains, Friends of African Village Libraries (FAVL) en anglais, est une organisation à but non lucratif travaillant dans la promotion de la lecture. Son siège est à San José, en Californie, aux Etats Unis. Cette organisation est reconnue au Burkina Faso depuis 2007. FAVL gère 38 bibliothèques en Afrique dont 34 au Burkina Faso, 3 au Ghana et 1 en Ouganda.  Son réseau au Burkina Faso travaille dans les régions du Centre-Nord et des Hauts-Bassins. Dans les Hauts-Bassins, son action est basée dans la Province du Tuy. Il est pratiquement le seul acteur de la lecture publique dans le Tuy. Son réseau couvre les communes rurales de la province c’est-à-dire Békuy, Boni, Koho, Karaba, Sara, Dohoun, Kiembara, Koumbia et Niankotodougou ainsi que la commune urbaine de Houndé. L’ONG et les communes travaillent en bonne intelligence. FAVL mène des activités de lecture guidée, des ateliers de dessins et travaux manuels, ateliers d’écritures, prêts de livres, jeux de société, éditions d’écrivains locaux. L’édition consiste, après correction d’œuvres à la suite d’un concours littéraire, à sélectionner les meilleurs et les imprimer au Centre Multimédia de Houndé (CMH) pour les mettre dans les bibliothèques.

FAVL dispose également d’un tricycle couvert appelé « Bibliothèque Mobile Pénélope ». Il s’agit pour les animateurs d’aller exposer des ouvrages dans les établissements scolaires de la ville de Houndé pour permettre aux élèves de lire ou d’emprunter des livres.

Dans le Kénédougou

L’actuelle Bibliothèque municipale de Orodara a été inaugurée en février 2010 après la demande adressée en 2005 par la Mairie de Orodara à celle de Sainte Hilaire en France. L’aide demandée devait servir à remplacer l’ancienne bibliothèque souvent inondée à cause de sa proximité avec un marigot. Le nouveau site proche de deux lycées et deux écoles primaires constitue avec la bibliothèque de la Maison des jeunes de Orodara, les principaux lieux s’occupant de la lecture publique dans le Kénédougou.